Exister pour faire exister le chant choral

L’exemple récent du désengagement de l’Etat dans le soutien à l’association « Musique en territoires »[1] montre combien le sujet du financement des structures nationales « tête de réseau » est d’actualité en France.
Pour ces structures nationales, et l’IFAC est l’une d’elles, la question est à la fois conjoncturelle et structurelle ; elle croise une dimension économique assez immédiate, mais elle interroge également en profondeur le rôle et la place que l’on souhaite pour l’IFAC comme plus globalement pour toutes les associations qui agissent au niveau national. Ces associations s’emparent aujourd’hui pleinement, et soulignons-le collectivement, de ce sujet. En interne, l’IFAC décline cette démarche jusqu’en décembre 2023 dans le cadre d’une mission « Prospective ».

La réduction progressive du financement de l’IFAC, annoncée par le Ministère de la Culture et de la Communication dès 2023, a placé notre Institut dans une actualité singulière. L’exercice d’équilibriste consiste dès 2024 à lancer la diversification des ressources de notre institut, qui compte notamment un salarié à temps plein sans lequel nos actions n’auraient pas l’ampleur qu’elles ont aujourd’hui.

Pour l’accompagner dans sa réflexion et dans ses décisions, le Bureau a confié jusqu’en décembre à Laurent Duperrin[2] une mission de prospective qui se décline en deux axes : l’étude d’une diversification des financements à mettre en œuvre dès 2024, et un travail sur le positionnement de l’IFAC sur le territoire national et son évolution potentielle à court et moyen terme.

Le premier axe consiste donc à développer de nouvelles sources de financement de la structure IFAC. Plusieurs pistes sont à l’étude, du développement de nouvelle activités rémunératrices à des démarches de mécénat qui sont déjà engagées.
Au-delà de ces actions immédiates, la conjoncture nationale pousse l’IFAC à interroger son modèle économique comme sa place au sein des acteurs nationaux et territoriaux qui agissent sur le chant choral. Pour ce deuxième axe prospectif, plus structurel, l’IFAC s’est rapproché de Rhône Développement Initiative (RDI) qui accompagne les structures de l’économie sociale et solidaire et anime notamment des ateliers de « Stratégie de pérennisation des très petites associations ». Il s’agit ici de redéfinir ou faire évoluer son projet, pour qu’il soit pérenne en continuant d’apporter des réponses aux besoins des acteurs du chant choral en France.

Mais il s’agit également d’être un acteur singulier et complémentaire, aux côtés des autres acteurs nationaux[3]. L’enquête actuellement en cours sur les chorales et leurs chef.fe.s nous offre une fantastique occasion de travailler en proximité et en lien étroit. Elle ouvre de belles perspectives pour l’évolution du chant choral en France. A l’IFAC, nous avons l’ambition d’y contribuer à notre mesure, en cohérence avec les actions de nos partenaires avec lesquels nous avançons en confiance.

[1] Musique en territoires a vu sa subvention du Ministère de la Culture baisser drastiquement en 2023, au point de devoir licencier pour raisons économiques son unique salarié.
[2] Directeur général d’associations, Laurent Duperrin est investi de longue date dans le milieu associatif, à titre bénévole et militant comme à titre professionnel. Il préside aujourd’hui le Collectif Chant Choral en Bretagne (CCCB).
[3] L’enquête est pilotée par l’IFAC et associe A Cœur Joie, la Confédération Musicale de France, l’INECC-Mission voix Lorraine, le CEPRAVOI, la Cité de la Voix-Bourgogne-Franche-Comté et l’ARPA Occitanie, en partenariat avec le CEREGE-Université de Poitiers

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